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La philanthropie durant une pandémie : que doit-on faire ?

03/17/2020
Hilary Pearson

« La voie à suivre est de réaliser que nous avons du pouvoir, même face à quelque chose qui nous fait nous sentir incroyablement petits, et qu’il réside là où il a toujours été—en se rappelant que nous sommes dans cette situation ensemble et en trouvant des moyens d’assumer notre responsabilité collective et notre responsabilisation les uns envers les autres. » – Grant Oliphant, The Heinz Endowments

Nous sommes tous dans le même bateau. C’est le message clé de cette pandémie. Les gouvernements et les experts en santé publique nous demandent de faire le nécessaire pour nous tous et pas seulement pour chacun de nous. C’est une période remarquable. Les gens se rendent vraiment compte de l’importance de leurs actes pour le bien-être des autres. La plupart des personnes qui travaillent dans le secteur caritatif ou communautaire pensent à cela dans leur travail quotidien. Toutefois, ce n’est pas au cœur des préoccupations du public. C’est donc un choc lorsque nous sommes tous confrontés en même temps à la nécessité de se comporter correctement pour le bien public, et non privé. Nous sommes tous dans le même bateau… et nous sommes appelés à renoncer à quelque chose pour les autres. La liberté de mouvement, le rassemblement social, le plaisir collectif. C’est incroyable, mais nécessaire.

Plus que cela, la philanthropie est appelée à faire ce qui est nécessaire, ce qui doit être fait pour le bien public. Comme mon collègue Krystian Seibert en Australie l’a indiqué, c’est le moment pour la philanthropie de donner le meilleur d’elle-même. C’est angoissant. Surtout pour les fondations lorsque les marchés boursiers font chuter considérablement la valeur des dons. C’est aussi difficile qu’en 2008. Peut-être même plus. Cependant, tout comme on nous avait demandé en 2009 de redoubler nos efforts et de nous impliquer avec nos partenaires communautaires, non pas pour réduire nos engagements de financement, mais pour les maintenir et même les augmenter, on nous demande à nouveau de participer. Et nous disposons actuellement de tellement d’outils et de ressources que nous n’avions pas en 2009.

« Le maintien des bouées de sauvetage et des filets de sécurité communautaires est l’une des contributions les plus importantes de la communauté philanthropique. » Cette citation provient d’un excellent webinaire du Center for Disaster Philanthropy sur la pandémie et la façon dont la philanthropie peut participer. Le CDP offre de très bonnes ressources pour aider les fondations à réfléchir à leurs stratégies dans cette situation sans précédent.

Les dirigeants des fondations nous donnent également une orientation morale, alors qu’ils intensifient leur leadership. Des commentaires de la Barr Foundation, la Fondation Ford, la Gates Foundation, The Heinz Endowments, la Fondation McConnell, la Hallman Foundation et la Fondation Lawson nous disent : que doit faire la philanthropie dans cette crise ?

  • Être créative en offrant un financement extraordinaire pour soutenir l’information et la préparation du public.
  • Établir un dialogue avec les bénéficiaires actuels et leur proposer votre aide, quels que soient leurs besoins.
  • Être plus que jamais alerte et flexible dans vos engagements de financement.
  • S’engager à long terme et ne pas se retirer même si vous subissez des pertes sur le marché boursier.
  • Augmenter les versements.
  • Offrir des renseignements et créer des informations partagées et des plateformes de travail.
  • Financer l’infrastructure qui soutient le secteur.

Ce dernier élément est crucial. L’infrastructure soutient les organisations qui s’affaiblissent face à ce terrible barrage en fournissant des informations, en créant des liens, en défendant les organismes et en faisant du lobbying. Imagine Canada, l’Ontario Nonprofit Network et d’autres organisations font tout ce qu’ils peuvent pour tenir le secteur informé et rappeler aux gouvernements que les organismes de ce secteur ont besoin d’un soutien extraordinaire pour surmonter cette crise, tout comme les petites entreprises et les particuliers. Ils ont besoin d’aide pour effectuer ce travail.

Les conséquences financières et économiques de cette crise se feront lourdement sentir dans le secteur caritatif. Les fondations doivent donc être là pour aider durant les mois et peut-être les années à venir. Nous avons traversé 2008-2009 ensemble. Nous pouvons aussi surmonter cette situation ensemble. Avec du courage et de la détermination. Nous ne devons pas reculer ou échouer. Nous sommes responsables les uns envers les autres.

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